Le super combiné est donc la première chance d'
Alexis Pinturault de décrocher une médaille.
Le combiné est une épreuve spéciale.
A l'origine c'était la seule épreuve de ski alpin lors de jeux d'avant guerre (Garmisch-Partenkirchen 1936) et créé lors des championnats du monde de 1932. Après quoi la descente et le slalom sont devenues des épreuves à part entière. Il disparait du programme olympique de 1952 à 1984 et réapparait à Calgary en 1988.
La discipline a connu plusieurs modifications ; une descente complète et deux manches de slalom puis une descente raccourcie et une seule manche.
Il existe désormais très peu de combiné dans la saison de la Coupe du Monde, à tel point que le petit globe de la discipline a été supprimé. Mal aimé l'avenir du combiné s'inscrit en pointillé (
voir cet article). Toutefois Michel Vion, président de la Fédération Française de Ski, n'envisage pas sa disparition :
"La FIS, dont je fais partie au niveau de l'executif board, n’a pas du tout l’intention de lâcher cette épreuve qu’on pense intéressante. Déjà en terme sportif, médiatique. C’est une épreuve qui est au calendrier olympique et personne ne le conteste. En l’enlevant, on se tirerait une balle dans le pied. Ce serait une épreuve de moins, des droits TV en moins. Pour les Mondiaux et les JO, elle est bien en place. Parce qu’elle sera à ces deux compétitions, nous à la FIS, on a décidé d’en faire minimum deux par ans. On ne va pas en faire douze par ans, mais deux pour garder le classement, les points, l’intérêt. Il y en a une à Wengen et l’autre à Kitzbühel, c’est valorisant."
La discipline offre deux profils de skieurs : les descendeurs et les slalomeurs. Le but du jeu consiste pour les premiers creuser les écarts en descente et à limiter la casse en slalom et vice versa pour les slalomeurs. Ces derniers temps, on note plutôt un avantage pour les profil plutôt slalomeurs. Il est souvent plus facile de créer des écarts entre les piquets, surtout si la descente est assez courte. Les derniers Jeux olympiques ont consacré plutôt les slalomeurs (Ligety 2006, Aamodt 2002).
Du fait de la rareté des épreuves, il est difficile de faire un pronostic précis.
Toutefois, Pinturault dispose de belles garanties. Tout d'abord car c'est un skieur polyvalent. Il s'est déjà imposé en slalom, en géant et en combiné. Il a également signé un top 10 en super G. Il occupe actuellement la 3ème place de la coupe du monde. Bien qu'il ne soit jamais aligné en descente en coupe du monde, il est capable de limiter suffisamment la casse dans cette épreuve. Ensuite, il a remporté cette saison le dernier combiné à Kitzbühel et terminé deuxième de celui de Wengen. Cependant, le profil du super combiné de Sotchi ne lui est pas vraiment favorable avec une descente assez longue, quasiment identique à celle de dimanche (seulement une quinzaine de seconde en moins). Il peut souffrir de la comparaison avec les purs descendeurs. Lors des entrainements il se situait à plus d'un seconde et demi du meilleur temps.
Face à lui, il faudra distinguer les slalomeurs et les descendeurs.
Dans le profil de Pinturaults,
Ted Ligety représentera la principale menace. Champion olympique à Turin en 2006, l'américain offre une plus de garantie dans les épreuves de vitesse. Il est notamment devenu champion du monde de Super G en 2013 à Schladming. Son expérience et sa technique sont extraordinaires. Il fera figure de favori.
La France comptera également sur
Thomas Mermillod Blondin. Sixième et quatrième des deux super-combiné de la descente et troisième de l'épreuve test en 2012, l'annécien sera un outsider sérieux au podium. Comme Pinturault il devra limiter la casse en descente.
Chez les descendeurs, on distingue pléthore de candidats.
Parmi les plus sérieux on peut citer
Alex Lund Svindal, 5ème à Wengen, le norvégien voudra effacer sa déception de la descente. L'italien
Christof Innerhofer ou encore le récent champion olympique de descente
Matthias Mayer et l'un des ses dauphins
Kjetil Jansrud auront aussi leur carte à jouer.
Adrien Théaux constituera la dernière chance tricolore. Contrairement à ses compatriotes il devra creuser l'écart en descente.
Enfin, il ne faut pas oublier les polyvalents :
Bode Miller (champion olympique en titre) en tête mais aussi
Carlo Janka (deux top 10 cette saison), ainsi que le vétéran croate ;
Ivica Kostelic (2ème derrière Miller à Vancouver). Attention également au tchèque Ondrej Bank qui a dominé le dernier entrainement de la descente.
Mon prono :
Vu le profil, je vois bien un Miller s'imposer et conserver son titre. La descente lui convient et sa technique est suffisante pour lui permettre de résister sur le slalom.
Pinturault sur la boite mais 2ème ou 3ème avec la lutte à Ligety. Ce scénario ne sera cependant possible que s'il réalise une grosse manche de slalom.
1- Bode Miller
2- Alexis Pinturault
3- Ted Ligety