Messagepar forza » 08 juil. 2016, 03:52
Max qui tombe encore et toujours sur Deschamps alors que le gonz a sa part de responsabilités dans le parcours et le résultat d'aujourd'hui.
Oui on a pris un bouillon phénoménal contre l'Allemagne de la 10e à la 40e minute de jeu. Et ce après une entame monstrueuse et une bonne fin de première période. D'ailleurs si Griezmann frappe correctement son ballon sur son occase dans les premières minutes cela aurait été collectivement le but de l'année.
J'ai d'ailleurs l'impression que cette action manquée a réveillé quelques uns de nos vieux démons, à commencer par ce 1/4 en 2014. Psychologiquement l'équipe a basculé du "tout ce qu'il faut faire contre l'Allemagne" a "tout ce qu'il ne faut pas faire pour éviter de prendre un bouillon".
L'Allemagne a été terriblement séduisante et déconcertante de facilité. Pourtant, à part une frappe de demi-volée sur laquelle Lloris sort une belle parade, il me semble que leur première action n'intervient pas avant la 80e.
Alors on peut parler des tentativettes de Muller trop court sur un centre-tir ou autre...
Au final, même dans cette première période, on a eu plus d'occasions que les Merkel's boys.
On a effectivement la chance d'inscrire un but chanceux.
Assez marrant de lire que le niveau pitoyable de Giroud est visible face aux grosses nations alors que le type enfume Schweinsteiger et Howedes pour aller gratter un corner, sur lequel nous obtiendrons un pénalty logique.
Je pensais que les Allemands nous auraient secoués sévère en deuxième mi-temps. Je les ai finalement trouvé très attentistes. Il est évident que ce but leur fait très mal à la tête.
Et pourtant malgré toute leur qualité technique et leur emprise sur le jeu, ils ne nous ont pas plus mis que ça en danger.
Derrière casse la cheville de Mustafi, Neuer se loupe un peu et Griezmann est là pour la pousser parce que d'une il sent le jeu et de deux il se trouve à sa place en second attaquant.
On a extrêmement souffert en fin de match, lors duquel l'Allemagne a enfin osé mettre le ballon dans la surface. Mais il était trop tard et Lloris veillait.
Je salue la prise de risque de DD d'avoir conduit un 4231 qui se devait d'être joueur face à ce qui est, de mon avis, la meilleure équipe au monde.
Je pense qu'avec Hummels (pour la solidité et sa capacité à percer deux lignes par la passe), Khedira (même si Can a fait son match) et Gomez (pour avoir un réel point de fixation dans la surface), le résultat aurait été tout autre, probablement inversé.
L'ensemble du match nous a plutôt sourit. On ne va pas faire la fine bouche.
A un moment donné j'ai repensé à la scène d'Aimé Jacquet à la MT de France Croatie quand il leur dit "vous avez peur de qui ? vous avez peur de quoi ? vous avez peur ? eh bien je vous le dis vous allez perdre les gars ! alors ou on joue, ou on attend et on lance la pièce". A 0-0 à la pause, je me suis dit que DD allait leur ressortir exactement le même punch dans le bide pour les secouer.
Et puis, après le premier but, je pense que la dèche s'est contenté d'encouragement et d'une mise au point tactique avec Sagna et Sissoko, qui ont pris cher en première MT face au seul Kimmich.
J'ai particulièrement apprécié le match de Ozil et surtout de Kroos. Je n'ai pas eu l'impression qu'il ait eu le moindre déchet aujourd'hui en plus de sa capacité à éliminer 2-3 joueurs sur un simple double-contact petit périmètre.
Le problème est que Schweinsteiger a joué dans un fauteuil puisque je nous ai senti très mous physiquement, incapables de produire des efforts pendant 90 minutes (d'ailleurs la course de Giroud croqué par Howedes à la 40e sur le ballon gagné de la tête face à Boateng...).
J'ai très peur pour dimanche face à une équipe du Portugal qui va être plus fraîche (1/2 plus simple dans le contenu, un jour de récup en plus et quelques retours de suspension ou blessure), car les bleus ont fourni énormément d'efforts dans les 45 dernières minutes.
Il est toujours plus facile de récupérer après une victoire mais là, 48-72 heures, ça va être juste.
Match évidemment génial de Griezmann qui peut se positionner comme un prétendant au ballon d'or. Il suffirait qu'il marque en finale, qu'il y ait une Grizymania autour d'un départ à 120 millions d'euros, un début de saison avec 15 buts en championnat en décembre et il y aura match avec CR7.
J'ai également beaucoup apprécié le match de Matuidi. J'ai très souvent râlé depuis le début de l'Euro contre son apport plutôt médiocre et sa capacité à perdre le ballon plus rapidement qu'il ne l'avait récupéré avant. Mais ce soir il a couru, gratté un ballon, l'a transmis proprement à Grizy ou Sissoko, a couru, intercepté une passé, mis un taquet à Ozil, couru, dégagé... Bref, j'ai vraiment apprécié.
Sissoko ne fait pas toujours tout bien, mais il a été très généreux et a réussi beaucoup de choses difficiles.
Pogba aussi a fait son match. Il me semble que c'est Maxfly qui avait annoncé avant le match qu'il aurait sûrement la consignes d'être plus "sobre". Chose faite, décisif au bon moment.
Payet émoussé, le contre-coup d'une saison au cours de laquelle il n'a pas été habitué à autant galoper sur un terrain. Il faut dire aussi que Pat Evra, plutôt costaud dans les duels mais ayant eu du mal à trouver sa place quand les germains faisaient tourner le cuir, ne l'aide pas des masses offensivement ou défensivement.
Le problème est qu'il va falloir jouer une finale face à un joueur reposé...
La défense a été solide, besogneuse. Et n'a quasiment pas été mise en danger par une équipe Allemande qui manquait cruellement de percussion dans la zone de finition et d'ancrage dans cette même partie du terrain. Petite mention pour Umtiti, rapport à sa deuxième sélection et ses deux sorties ballon au sol qui ont apporté beaucoup de fraîcheur quand il le fallait.
Bref, il paraît que Deschamps tâtonne, qu'il n'a rien branlé depuis 2 ans, qu'il bricole avec de la ficelle et un couteau quand il laisse ses lance-roquettes à la maison.
Mais il est en finale de SON euro. Et quelque part, avec ce que le foot français a vécu en 2008, 2010 et un peu de 2012, je préfère que cette équipe manque de génie, de qualité, de fond de jeu, ou qu'elle n'arrive pas à joindre l'utile à l'agréable. Mais alors putain qu'est-ce que j'aime la manière avec laquelle le groupe se met cadavre pour le maillot. Cette attitude me fait bien plus vibrer que les 1784 passes allemandes qui n'ont abouties à rien ce soir.
Je ne sais pas quel est le "secret" de Deschamps dans le choix de ses mots, de ses intonations ou dans la programmation neuro-linguistique qu'il arrive à générer chez ses troupes. Mais c'est vraiment impressionnant de voir à quel point tous laisseraient leur peau pour lui.
Joueur ou entraîneur, peu importe l'endroit où il est passé, il a toujours imposé.
On s'en branle qu'il n'arrive pas à finir le puzzle qu'il s'est lancé il y a un peu moins de 4 ans.
On s'en branle qu'il ait découpé quelques unes de ses pièces pour améliorer la difficulté.
On s'en branle qu'il en ait perdu d'autres en chemins.
On s'en branle même qu'il tente d'emboîter une pièce rouge dans un ciel bleu.
Ce que l'on veut, c'est vibrer, c'est ressentir, c'est partager.
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.
Que cela vous plaise ou non, Deschamps est à un match de siéger sur le panthéon du football français aux côtés de Mémé Jacquet.
Tiens, amusant de voir que le point commun entre ces deux est qu'ils ont pris plus de pains dans la gueule que n'importe quel autre confrère, mais qu'aucun ne peut se vanter d'avoir la moitié de leur palmarès...
Les deux l'ont toujours dit : ils font des choix et ils assument.
Ces choix nous ont fait battre l'Allemagne pour la 4e confrontation la plus importante en compétition officielle après 82, 86, 2014 (3 défaites).
Ces choix nous ont menés en finale.
Pourvu que ça dure.