Il y a deux types d'entraineurs : les dogmatiques et les pragmatiques.
Parmi les dogmatiques, on peut également séparer les tenants d'un jeu offensif (par exemple Cruyff, Michels pour une école plutôt hollandaise et Bielsa, Menotti pour l'école argentine, Guardiola étant un peu la synthèse des deux style) et les partisans d'un jeu plutôt défensif (Herrera et Billardo là encore pour l'école argentine par exemple). Pour revenir au foot français et à l'AJA, pendant 40 ans, nous pouvons dire que nous avions un dogmatique forcené avec Guy Roux, puisque celui-ci ne variait jamais (ou presque) un plan de jeu savamment élaboré au fil des saisons. En face, on peut citer les nantais de Arribas à Denoueix en passant par Suaudau et Vincent.
Viennent ensuite les pragmatiques qui peuvent se caractériser par ceux qui s'adaptent à leur effectif, mais surtout à l'adversaire qu'ils ont en face d'eux. L'ultra pragmatique à ce niveau là étant Deschamps, mais aussi Mourinho ou Allegri. A l'AJA, effectivement Fernandez peut-être cité comme un exemple de pragmatisme puisqu'il bricolait toujours en cours de saison avant de trouver la formule qui nous faisait finir sans trop de mal.
Dans ces grandes familles, on peut aussi distinguer les obtus de ceux qui sont plus ouverts. Les obtus ne sont pas forcément les dogmatiques (ex : Tuchel qui est un dogmatique ouvert), même si cela colle mieux avec leur caractère comme l'illustre la phrase Cruyff "Il vaut mieux perdre avec ses idées qu'avec celles d'un autre". La capacité à se remettre en question est ici fondamentale. Quand je vois le nombre d'équipes en France qui ont échoué avec un jeu dit "pragmatique" et proche du "résultat avant tout", je me dis que les bornés ne sont pas seulement les Bielsa and co.
Pour revenir à l'AJA, je classerai Furlan dans les dogmatiques offensifs, mais pas totalement obtus. Son parcours montre qu'il a su varier son jeu par moment et faire évoluer ses équipes de manière différentes au fonction des époques. Bien sur, il y a des grandes lignes qui perdurent comme la volonté de jouer haut, d'exercer un pressing, d'avoir le ballon plutôt que de courir après etc. Mais il a également su s'adapter, en se passant par exemple d'un meneur de jeu qui est en voie d'extinction dans le football moderne.
Ce qui est su toutefois, c'est que Furlan est connu pour sa méthode et ses idées. Quand tu embauches ce type d'entraineur, tu sais à quoi t'attendre. Donc le type va pas tout envoyer valdinguer après 4 matchs. C'est pas un débutant Furlan, il croit savoir ce qu'il fait, donc il ira au bout de sa logique. Si le club n'est pas en phase avec cela, c'est sur qu'on peut avoir des problèmes. Maintenant, Furlan avait l'air de louer le "parler foot" de Graille et de Daury. Vu les choix sportifs que ces derniers ont fait juste avant lui, on peut au minimum y voir une contradiction avec ce que veut mettre en place Furlan. Le problème il est là selon moi, beaucoup plus que sur les compétences de Furlan.