Le Milan a écrit : ↑14 mai 2022, 00:15
Mesdames, Messieurs, les supporters auxerrois,
Voici donc plus de dix ans que l'AJA descendit, par un temps de printemps sans doute semblable à celui-ci, pour être parachuté sur la terre aride de la Ligue 2. Sans la transmission de leurs parents, combien d'enfants d'Auxerre sauraient son nom ?
Puisse le match contre Amiens s'achever aujourd'hui par la résurrection du peuple auxerrois que ce club anima, qu'il symbolise, et qu'il fait entrer ici, comme une bouillante garde bruyante, autour de son corps sacré !
Après 10 ans, la Ligue 2 est devenue un monde hostile. Mais voici la victoire de cette attente atrocement payée : le destin bascule. Supporter auxerrois martyrisé par des prestations hideuses, regarde de tes yeux émerveillés tous ces joueurs en bleu et blanc : ils portent l'espoir de l'AJA, et le tien. Regarde glisser sous la tribune Leclerc, avec un drapeau frappé de la croix de malte, les fumis que la Ligue ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit en rien. Regarde cet attaquant qui entre dans la surface et s'apprête à tirer au but - il n'a pas encore entendu parler de la VAR. Pauvre AJA suppliciée des ombres, regarde ton peuple de supporter se lever dans la nuit de mai constellée d'étoiles. Voici le fracas des pas des adversaires qui remontent le terrain à travers leurs longs râles de souffrance : grâce à toi, leurs efforts seront vains. Et quand la trouée de nos joueurs commence, regarde, supporter, surgir dans toutes les rues d'Auxerre les écharpes bleues et blanches. Tu as envié, surement, les toulousains la semaine dernière : regarde, combattant, tes congénères monter à la tribune en bombant le torse , et chanter à plein poumons, leur amour de l'AJA.
Comme tes ancêtres montèrent en Division 1, avec leur cortège d'exaltation dans le soleil de Bourgogne, monte ici, supporter de l'AJA, avec ton magnfique cortège. Avec ceux qui ont vu des matchs contre Chambly, comme toi; et même, ce qui est peut-être plus atroce, sur un vieux strea ming; avec tous les torturés des cartons de Stéphanie Frappart, avec le dernier corps tremblant dans les affreuses travées de Charléty, enfin libéré par le coup de sifflet final; avec les centaines de tes enfants qui n'ont connu que la Ligue 2, avec le dernier homme mort derrière l'étang pour avoir reçu un tir de Livio Nabab. Monte avec le peuple vivant dans l'ombre et disparu avec elle - nos frères dans l'ordre du jour naissant...
Le match d'aujourd'hui n'appelle que le chant qui va s'élever maintenant, ce chant des Ultras que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité, puis psalmodier dans le brouillard de la Ligue 2, mêlé au cri perdu des vaches du charolais, quand les joueurs ajaïstes avançaient à la rencontre d'adversaires lancés de nouveau contre la cathédrale Saint-Etienne. Ecoute aujourd'hui, supporter de l'AJA, ce qui fut pour nous tous le chant de l'espoir. C'est la marche triomphante de la victoire que voici. A côté de celles de Lucien Denis avec son équipe de 1980, de celles de Corentin Martins avec le doublé de 1996, de celles de Djibril Cissé veillées par providence en 2003, qu'elles nous portent avec leur long cortège de joie et d'allégresse. Aujourd'hui, supporter de l'AJA, puisses-tu chanter pour ces hommes, comme tu aurais tapé dans tes mains jusqu'à la dernière minute, pour les pousser ; ce jour-là, ils seront le visage de l'équipe qui te fera remonter en Ligue 1 !
J'aurai un maillot bleu manche lnogue numéro 9 Samaritano et un maillot du TFC 
