Messagepar Ron58 » 22 mars 2014, 19:20
c'est le problème des slogans .. on met facilement ce que l'on veut derrière (mettez un psy de renom ignare en football et en coaching sportif à la place de Casoni - vous obtiendrez des joueurs livrés à eux même.)
un coach débarqué c'est surtout une nouvelle donne qui bouleverse la hiérarchie au sein d'un effectif ... qui a forcément des conséquences pour les individus : les titulaires habituels sont obligés de se bouger, éventuellement ils renoncent ; les joueurs moins utilisés ont une chance de gagner du temps de jeu - Ndong et d'autres ont saisi leur chance mais les lacunes se reverront s'il n'y a pas progression technique et tactique.
C'est aussi une réaffirmation d'un principe simple, certes le coach est censé être le patron du sportif, mais les vrais patrons se placent au dessus et leur approche psychologique est souvent plus frontale surtout quand les choses vont mal. Il s'agit d'orgueil, de fierté, de confiance, de confort, de crédibilité, de valeur marchande et de contrats, des mots simples qui doivent remettre chacun à sa place et face à ses responsabilités
je ne sais pas si l'on peut parler véritablement de choc psychologique mais il existe évidemment une approche psychologique qui fait partie du boulot d'entraîneur ou de dirigeant.
il y a d'un côté des notions de psychologies de groupes qui s'avèrent, à mon avis, vite nuisibles si l'on s'éloigne trop des basiques : des jeunes respectueux, des anciens à l'écoute, éviter les passe droit, renforcer les solidarités, faciliter le dialogue, casser les clans ou au moins éviter qu'ils nuisent à l'ambiance du vestiaire, éviter les écarts de salaire clivants ...
par exemple les stages "commando" en début de saison ne me semblent pas s'imposer comme une évidence incontournable ; parfois ça fait du bien, parfois ça ne sert à rien voire ça contribue à fragiliser les organismes et les psychismes :
cette saison Ravanelli et Sanchez ont lancé leur saison l'un par une préparation physique éreintante et des méthodes importées censées permettre à l'effectif une montée en puissance, l'autre par un stage à base de raids de 40 km et autres nuits à la fraîche ambiance service militaire ... résultats les deux ne sont plus en poste depuis longtemps -
quand on s'éloigne trop du foot et du jeu, on apporte certaines vertus mais le travail individuel, par binômes, en phase offensive/défensive et ligne par ligne reste à faire, etc...
au niveau individuel, il y a bien sûr une dimension psychologique mais une fois encore à trop en faire on risque vite de s'éloigner de l'essentiel. les joueurs sont censés avoir intégré assez tôt les exigences du professionnalisme et il n'est pas nécessaire d'avoir fait des études de psycho pour leur rappeler si besoin
après, il y a des cas qui demande une écoute sur mesure (genre génie précoce hyper sensible à la Canto qu'il faut protéger ou jeune étranger qui débarque sans repères ni attaches et qu'il faut accompagner), voire des cas pathologiques type Anin sans parler des t^tes de .... vite concernés par la rubrique faits divers (Niang cette année à Montpellier). c'est plus sur la durée qu'un travail peut s'accomplir on s'éloigne alors clairement d'un phénomène de choc proprement dit.
au passage, j'y crois assez dans le cas de joueurs jeunes ou inexpérimentés, beaucoup moi pour des grognards avec 10 saisons professionnelles derrière eux.
Bref, oui il y a évidemment une dimension psychologique mais si l'on veut la travailler sérieusement autant laisser faire un pro, en dehors/ en parallèle du travail purement sportif de préférence - c'est je crois ce qu'a fait Cotret avec Cochet (un bon point, Cotret dont je me méfie marque des points incontestables dans sa fonction actuellement).
de bons entraînements et une bonne compréhension des forces et faiblesses de son groupe permettront à n'importe quel coach un minimum compétent d'obtenir des résultats à court/moyen/terme
une bonne approche psycho, sans être inutile, ne servira pas à grand chose si les mecs sont techniquement défaillants ou si le projet de jeu est inadapté, on ne transforme pas une citrouille en carrosse par des biais conceptuels et fumeux en matière sportive surtout en quelques jours
appliqué à l'AJA, si les prochains matches sont ratés on pointera d'abord la nullité des joueurs et les lacunes de Vanucchi
personne n'imaginera utile de virer un deuxième coach en quelques semaines sous prétexte de choc psycho -
un petit peu de psycho 100% OK / trop de considérations extra-sportives n'apportent aucunes garanties et peuvent même se révéler contre-productives