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Rominet a écrit :vous pourriez écrire sans vous exciter à chaque fois ?
bon, pascal, sans parler de dopage et de choses qui de toute façon n'auraient pas évitées une branlée aux français et le beau jeu NZ, quelle est ton explication sur le fait que des NZ de plus de 100kg tapent des sprints monstres après 80 min de combat ?
Il ne s'agit pas de s'exciter bêtement, je réagis sur un sujet que je trouve complètement déplacé.
Le volume et le temps de jeu effectif ont terriblement évolué des dernières années dans le rugby. Le joueur est aujourd'hui plus complet physiquement, mentalement et techniquement. Il n'est plus étonnant de voir aujourd'hui un première ou un deuxième ligne dans l'alignement quand le jeu part au large et un trois quarts de plus d' 1,90 m. et de 100 kg évoluer comme un troisième ligne. Les rugbymen sont plus polyvalents aujourd'hui que ne l'ont été les joueurs des années 90 par exemple. Ils sont moins formatés.
L'exemple du deuxième ligne springbok Eben Etzebeth est révélateur de ce changement. Joueur de 23 ans - 2,03 m. pour 123 kg. Sur la vidéo insérée ci-dessous, on voit le joueur en bout d'alignement, faire la différence sur l'aile (même si ça n'a rien d'un sprint monstre) puis on le retrouve dans un rôle plus habituel de perforateur dans l'axe et au conteste sur les zones de ruck ou dans l'alignement en touche :
[BBvideo 425,350]
https://youtu.be/TRr2qaSL9M0[/BBvideo]
Sans leur faire injure, imagine-t-on Papé, Maestri, Flanquart et d'autres jouer le même registre ? Non, bien évidemment.
Dans l'hémisphère sud, contrairement à l'hémisphère nord, dans le schéma tactique, on exploite à fond les qualités physiques du joueur. Si un deuxième ligne a une bonne course, s'il est tonique, etc. On va le solliciter différemment, on va s'appuyer sur ses dispositions physiques pour imaginer d'autres choix tactiques, d'autres placements sur le terrain, etc. Et je ne parle des dispositions mentales du joueur. Qui a vu jouer Eben Etzebeth sait qu'elles sont en tout point impressionnantes. Ce qui est vrai pour le deuxième ligne sud-africain l'est aussi pour bon nombre de ses coéquipiers mais aussi pour beaucoup de joueurs de l'hémisphère sud. Le cas de Julian Savea est aussi significatif. Joueur aux mensurations imposantes (1,93 pour 112 kg), il a tout le physique pour jouer en deuxième ou en troisième ligne. Mais il a une telle explosivité, une telle rapidité que pour ses formateurs, ses entraîneurs successifs, il est devenu évident qu'il devait évoluer au poste de trois quarts. Bien vu.
Pour rester sur les Néo-zélandais, je n'ai rien vu de différent dans leur jeu que ce que l'on observe depuis de nombreuses années. "Des joueurs de plus de 100 kg qui font des sprints monstres"? Faut pas s'emballer non plus. La fédération néo-zélandaise d'athlétisme n'a pas d'espoirs particuliers sur le sprint aux prochains JO. Comme énormément de monde, j'ai surtout vu une équipe néo-zélandaise très sûre d'elle, dominatrice, face à une équipe de France sans âme, dominée dans la conquête, dans la possession, le replacement, dans l'intensité, dans l'état d'esprit aussi. Tout s'est joué là-dessus.