Cédric Daury déjà à l'aise dans son rôle de directeur sportif de l'AJA
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- Cédric Daury vient de conclure son premier mercato en tant que directeur sportif de l’AJA. Un nouveau rôle que l’ancien entraîneur a appris à maîtriser depuis sa nomination en juin.
E juin dernier, la nomination de Cédric Daury au poste de directeur sportif de l'AJA avait surpris pas mal de monde. Depuis, l'ancien coach ajaïste a pris ses aises dans son nouveau costume.
1. D'entraîneur à directeur sportif :
une mue naturelle. D'entraîneur à directeur sportif : une mue naturelle.
Après une mission maintien validée au soir de la dernière journée, Cédric Daury a quitté son costume d'entraîneur pour celui de directeur sportif cet été. Un changement d'envergure dans l'orientation de sa carrière que le principal intéressé assure avoir vécu sereinement. « Ça s'est fait presque naturellement. Sur la fin de saison, on a travaillé avec le président Graille qui m'a alors proposé ce challenge important », rappelle Cédric Daury qui, après huit mois sur le banc de l'équipe pro, avait une vision précise du fonctionnement interne du club. « Quand on est au cœur de la difficulté, on fait aussi un « audit » de la situation en parallèle du travail. Ça a servi pour construire la suite. »
« Impossible de calculer les heures d'appels et le nombre de sms »
Tout comme ses expériences passées au Havre et à Châteauroux. « J'ai toujours étendu mon métier d'entraîneur au-delà du terrain », reconnaît le technicien de 47 ans dont 30 passés dans le foot pro. « L'appellation de directeur sportif était donc une nouveauté pour moi, mais pas forcément la fonction. »
2. Une mission multiple. « Cédric Daury aura pour mission de mettre en place une politique sportive pour l'ensemble du club et de s'assurer que tout le monde travaille pour le bien du club. »
C'est en ces mots que le président Francis Graille avait annoncé début juin la nomination de son directeur sportif. Mais trois mois plus tard, comment s'articule la mission de Cédric Daury au quotidien ?
« L'idée est de créer le lien entre les différentes composantes du club, faire des ponts entre la formation, la préformation, l'équipe pro, le recrutement… Je suis donc amené à passer d'un secteur à un autre assez rapidement », précise ce dernier avant de détailler ses missions. « On a mis en place une méthodologie de travail commune entre les différentes catégories pour créer une identité commune AJA. »
Ce qui se traduit notamment par des réunions « retour des matches » des différentes équipes du club toutes les semaines ainsi qu'une réunion technique globale tous les deux mois sans oublier un suivi quotidien. Cela concerne également la cellule recrutement des pros et des jeunes. « On a cinq recruteurs pour les pros et autant pour les jeunes. J'ai donc acté la mise en place d'un planning pour les matches à aller voir. Tous les mardis, je reçois les retours sur ces matches. Cela vaut autant pour le recrutement futur que l'observation, avec une analyse technico-tactique, des futurs adversaires pour Francis Gillot ( N.D.L.R. : le coach des pros) », révèle Cédric Daury qui a bouclé jeudi dernier son premier mercato dans la peau d'un directeur sportif.
3. Le mercato, c'est 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
Sur ses trois premiers mois en qualité de directeur sportif de l'AJA, Cédric Daury a eu comme principale mission, du moins la plus chronophage, la gestion du mercato estival que l'AJA a bouclé avec quatorze recrues. Un travail effectué en « constante communication » avec Francis Gillot.
« L'idée était d'être une force de proposition par rapport à l'organisation et au système que souhaitait mettre en place le coach. Tous les joueurs recrutés ont donc été validés par Francis ( Gillot) », précise Cédric Daury qui a passé de longues semaines téléphone en main. « C'est impossible de calculer les heures d'appels et le nombre de sms envoyés et reçus, c'est inimaginable. Pendant la période de recrutement, le téléphone, c'est H24 et quand vous n'êtes pas au téléphone, vous y pensez. Il y a tellement de sollicitations. »
Si l'AJA a recruté 14 joueurs, plusieurs centaines de CV se sont succédé tout l'été sur le bureau du directeur sportif. « Il y avait ce que moi j'avais pu voir, ce qu'avait pu voir la cellule de recrutement, sans oublier le réseau du coach et les candidatures spontanées. Pour être le plus efficace possible, il faut être ouvert à tout », insiste Cédric Daury qui au plus fort du mercato demandait « entre 10 et 15 rapports par jour » à sa cellule recrutement.
« Dans ce métier, j'apprends tous les jours »
Avec l'aval de son président, le directeur sportif avait ensuite pour mission de gérer les finances. « Une fois qu'on a le rapport technico-tactique, il faut connaître la volonté du joueur et la faisabilité ou non du dossier avec notre budget. J'ai la chance d'avoir un président qui m'a donné une grande confiance par rapport à l'enveloppe financière », savoure Cédric Daury qui a aussi dû apprendre à jongler entre « le tempo et le timing » selon les dossiers. « Tous les dossiers sont différents. Sur certains il a fallu aller très vite, comme avec Barreto, un garçon rempli de qualités, que l'on a pris en devançant Lorient et le Havre. La rapidité était essentielle pour doubler la concurrence. Mais d'autres fois, il a fallu garder le contact sans aller trop vite comme pour Momo Yattara et Birama Touré. Il faut savoir être malin et parfois attendre un peu. Dans ce métier, j'apprends tous les jours. »
4. Pour que le travail porte ses fruits...Pour que le travail porte ses fruits…
Maillon central du mercato auxerrois, Cédric Daury ne cache pas sa « déception » après le début de saison poussif des hommes de Francis Gillot. Mais, fidèle à sa nature, le directeur sportif auxerrois n'en reste pas moins optimiste quant à la suite de la saison. « On éprouve actuellement des difficultés, mais je sais qu'elles sont passagères et que les choses vont s'améliorer très rapidement car il y a de la qualité à tous les étages. Quand il y a du travail et de la qualité à tous les étages, il n'y a aucune raison de penser que ça va mal se passer », positive-t-il avant de mettre au défi les joueurs auxerrois. « On a des garçons qui sont capables de beaucoup mieux, qui doivent faire beaucoup mieux et dont on attend beaucoup plus car ils l'ont déjà montré. Les joueurs doivent se prendre en charge et être acteurs de leur projet, de notre projet commun. »
Julien Ben Bouali