Le RC LENS et le battement d’aile du papillon
Publié par Woodward Et Newton il y a 16 jours
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Si le RC LENS en venait à être privé de L1 cette saison, il le devra à des forages en Mer Caspienne qui ont endommagé le porte-monnaie d’Hafiz Mammadov.
Bien qu’il l’ignore, les soucis de Gervais Martel qui ne sait plus ce qu’il doit penser de son actionnaire majoritaire Hafiz Mammadov, ont pris naissance à une trentaine de kilomètres au Sud-Est de Bakou dans les eaux peu profondes de la mer Caspienne.
C’est là, entre le champs pétrolifère de Gum-Deniz et les réserves offshore de gaz de Bahar, que l’entreprenant Mammadov avait décidé, via Baghlan Group FZCO et avec quelques amis de rencontre, de se lancer à lui-même un nouveau défi.
Un challenge nommé Bahar Energy Ltd. Du nom de la société créée à Dubai par 3 lascars n’ayant pas froid aux yeux, à savoir Mehmet Cevik dont la société RAFI Oil FZE a pris à l’origine un tiers du projet, de Richard Mc Dougal qui représentait pour la circonstance, la nébuleuse Greenfields Petroleum, et d’Hafiz Mammadov qu’on ne présente plus.
L’affaire consistait à passer un contrat avec l’entreprise pétrolière de l’état azeri la SOCAR, pour relancer l’exploration et l’exploitation d’un certain nombre de puits de pétrole (Gum-Deniz) et de gaz (Bahar) tombés un peu en désuétude.
Entre Texas et steppe azéris, les paradis fiscaux
Dès 2012, pressentant sans doute qu’il ne ferait pas le poids, Cevik à cédé le tiers du capital de Bahar Energy Ltd qu’il avait souscrit, à Baghlan Group FZCO qui s’est retrouvé à la tête de 66,67% du capital de Bahar Energy Ltd, certes immatriculée à Dubai (n°128557) mais dont les statuts prévoyaient que les réunions du conseil d’administration se tiendraient à Bakou puisque Mammadov en était le premier président.
Concrètement, c’est une filiale à 100% de Bahar Energy Ltd, à savoir Bahar Energy Operating Company, qui doit contractuellement assumer les obligations opérationnelles des duettistes Baghlan-Greenfields.
Ce dernier, une fine équipe de canadiens et de texans aussi loyaux en affaires que leurs homologues de la série télévisée à succès « Dallas » et représentés par Richard Mc Dougal déjà mentionné, ont manifesté une prudence de sioux avant de s’aventurer en mer Caspienne : Greenfields Petroleum Corporation immatriculée aux Iles Cayman, détient 100% du capital de Greenfields Petroleum Holdings Ltd située elle, aux Iles Vierges Britanniques, qui détient à son tour 100% du capital de Greenfields Petroleum International Company Ltd également native des Iles Vierges Britanniques, laquelle possède finalement les 33,33% du projet.
Scandale parlementaire et contrat anonyme
C’est le 27 avril 2010 qu’avait été ratifié par le parlement azéri, le contrat cadre (dit « ERDPSA » pour « Agreement on the Exploration, Rehabilitation, Development and Production Sharing for the Block including the Bahar Field and Gum-Deniz Field ») passé le 22 décembre 2009 entre Bahar Energy Ltd et la SOCAR, la boite ayant la haute main sur tous les hydrocarbures d’Azerbaidjan. Non sans un mini scandale parlementaire, vite éteint sur injonction de la présidence. Un député ex-premier ministre du père du président actuel, avait en effet constaté que l’accord était anonyme, les signatures des parties n’étant pas précédées des noms des signataires. De plus, l’adresse de Bahar Energy Ltd indiquée dans le contrat (24, rue Mirzhaga Aliyef à Bakou) ne correspondait à rien.
En outre, c’est seulement après avoir effectué des vérifications téléphoniques que les députés protestataires découvrirent que c’était le personnel de Baghlan qui répondait au téléphone, et que la co-contractante de l’entreprise nationale d’hydrocarbures était en réalité domiciliée dans la Zone Franche de Jebel Ali à Dubai…Tout comme sa maison-mère d’ailleurs, Baghlan Group FZCO (immatriculée à Dubai sous le numéro 1502171411) ; à ne pas confondre avec sa filiale à 100% Baghlan Group Ltd immatriculée elle, aux Iles Vierges Britanniques mais c’est une autre histoire…
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Le 22 juin 2011, la SOCAR a donné le feu vert aux heureux lauréats du concours un peu pipé, en les priant fermement de se mettre au travail au plus vite. Ils ne se sont d’ailleurs pas faits prier puisque dès le 25 novembre 2012, le puits n° 196 à Gum Deniz était opérationnel, tout comme celui n° 715 de la plate-forme 2 à Bahar, le 14 décembre…
Mammadov a encore vu trop grand
Bien qu’il ne soit pas un novice, Mammadov avait vu trop grand. Le cahier des charges technique du contrat passé avec la SOCAR par Bahar Energy Ltd, prévoient une montée en puissance très rapide qui a nécessité la mobilisation de ressources financières conséquentes.
D’où l’emprunt obligataire de 150 millions de dollars placé via BNP PARIBAS comme chef de file et la Pasha Bank azérie comme second couteau. Un coquette somme à rembourser en 3 ans à partir du 19/6/2012, les intérêts au taux de 14,75% et payables 4 fois par an, commençant à cuber à partir du 27/6/2012 à un tarif habituellement réservé aux cas désespérés.
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C’est l’échéance du 27/12/2013 que Baghlan n’est pas parvenu à négocier malgré une mise à contribution de la trésorerie de toutes les sociétés du groupe en état d’apporter leur obole. (Arcon, AzBentonit, Germes Telecom, Guba Olympic Complex…).
La mort dans l’âme, Hafiz Mammadov l’homme qui déteste être vexé a donc pris sa plus belle plume le 12 mars 2014 pour informer ses créanciers via BNP PARIBAS qui déteste ce genre de formalités, que: « …Comme le savent les souscripteurs, l’emprunteur n’a pas été capable de payer les intérêts dus au 27 décembre 2013. Nous voudrions porter à votre connaissance que ce retard est du au fait que nous avons rencontré des difficultés dans le recouvrement de nos créances. Cependant grâce aux mesures prises pour nous permettre de relever ce défi, Baghlan Group est de nouveau en mesure de faire face à ses obligations financières. Nous avons donc le plaisir de vous informer… »
Sang et Or noir
Les agences de notation (Fitch, Moodys, Standard & Poors) n’ont pas voulu en entendre d’avantage et ont suspendu leur rating après avoir affublé Baghlan d’une note « RD » (défaillance restrictive) qui fait vraiment tâche.
Pas plus que Aliskandar Zulfugar-Zade, tête pensante des finances du groupe qui a préféré rendre son tablier pour aller faire du consulting chez BGI LLC à partir du mois d’avril 2014.
Les supporters du RC LENS peuvent toujours se consoler en pensant qu’ils ont contribué en s’asseyant sur les 10 millions attendus, à ce que l’actionnaire majoritaire de leur club puisse garder la tête haute vis à vis de ses créanciers. Et en constatant qu’il n’y a rien d’indigne à être victimes d’un règlement de comptes façon Dallas sur Caspienne…